Présentation officielle : Apprenez à connaître Marie-Jo
- direction41963
- 29 janv.
- 2 min de lecture

Mon handicap invisible, un combat quotidien
J’ai 43 ans, et cela fait 24 ans que je vis avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT), un handicap invisible, mais ô combien handicapant ! Mon histoire commence à 19 ans, lorsqu’un accident de travail a bouleversé ma vie. Je ne savais pas à ce moment-là que tout allait changer à jamais.
J’ai été prise dans un convoyeur qui a sévèrement blessé mes jambes et mon bassin. Pendant deux ans, j’ai dû réapprendre à marcher, à me reconstruire physiquement.
Mais ce que je ne comprenais pas encore, c’était l’impact psychologique immense que cet événement aurait sur moi.
Les cauchemars qui semblaient normaux au départ sont devenus récurrents et omniprésents. Puis, les médecins ont mis un mot sur mon état : TSPT.
Ce diagnostic m’a poussée à m’isoler, à éviter les bruits et les lieux qui pourraient me ramener à cet instant traumatique.
Chaque son, chaque vibration me replongeait dans une expérience que je ne voulais plus revivre. Malgré des années de thérapie, les médecins ont conclu que j’avais atteint un plateau, que mon état ne s’améliorerait pas. J’ai dû faire un deuil, un deuil de la personne que j’étais avant, et accepter que je ne serais plus jamais comme avant.
Mais comment expliquer cela aux autres, lorsque votre handicap est invisible ? Lorsque les blessures sont dans votre esprit et non sur votre visage ? J’ai un chien d’assistance pour m’aider à gérer mon anxiété, mais les regards sceptiques et les remarques fusent. « Les chiens d’assistance, c’est pour les non-voyants, pas pour toi », me disent certains. On m’a même refusé l’accès à des commerces, car, selon eux, mon handicap ne se voyait pas.
Cette incompréhension et ce jugement constant ont renforcé mon isolement. Chaque sortie devenait un obstacle, chaque regard un fardeau. Mais aujourd’hui, après 23 ans de lutte intérieure, j’ai repris le travail. Chaque jour est un défi, chaque journée est une bataille contre moi-même, contre mes limites.
Mon handicap invisible me force à repousser mes propres frontières, à aller au-delà de ce que je croyais possible. Je partage mon histoire pour briser le silence autour des handicaps invisibles, pour rappeler que la souffrance ne se mesure pas à ce qui se voit. Nous vivons dans une société qui valorise ce qui est tangible, mais il est temps de reconnaître la douleur silencieuse, les combats quotidiens que tant d’entre nous mènent dans l’ombre.
À ceux qui vivent avec un handicap invisible : vous êtes forts.
À ceux qui ne comprennent pas : ouvrez vos cœurs et vos esprits, car derrière chaque sourire, il peut y avoir une histoire que vous ne soupçonnez pas.
Un jour à la fois, je continue d’avancer, et je sais que je ne suis pas seule.
Marie-Jo Cajolais,
Saint-Jean-sur-Richelieu
Directrice du Regroupement des usagers du transport adapté et collectif du Haut-Richelieu
Article du Canada Français le 02 Janvier 2025
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